Préserver l'eau potable des habitants
L’objectif des travaux menés par les équipes d’Autoroutes et Tunnel du Mont Blanc est de protéger les eaux de huit captages situés le long du réseau ATMB.
D’où vient l’eau du robinet ?
L’eau du robinet que nous buvons provient toujours d’une zone de captage d’eau potable. L’eau qui alimente ces captages peut provenir :
- d’une source qui sort naturellement de terre
- d’une nappe d’eau souterraine
- d’un cours d’eau, d’un lac naturel ou du réservoir d’un barrage.
Écoutez…
Grégory ROULIN
Ingénieur d’Études Sanitaires
ARS Haute-Savoie
Comment protéger cette eau potable ?
Dans les zones de captage
Ces eaux qui ruissellent au sol ou à travers celui-ci entrainent avec elles tous les produits polluant que l’on peut trouver dans la zone : engrais, hydrocarbures, métaux lourds, pesticides, etc.
Il est donc essentiel de protéger cette zone de toute atteinte, infiltration ou pollution accidentelle.
La solution est de supprimer tout rejet d’eau sans prétraitement dans les zones concernées par les captages d’eau potable.
Les rejets d’eau à traiter peuvent provenir :
- de l’eau de ruissellement habituelle qui contient les polluants, les pesticides…
- de liquide provenant d’un déversement accidentel (renversement d’un camion par exemple)
Il faut créer un réseau de collecte des eaux qui soit totalement imperméable afin que ces eaux collectées usées n’atteignent jamais la zone de captage de l’eau potable.
Ce réseau de collecte conduit à des bassins de rétention des eaux et de traitement.
Une fois traitée, l’eau des bassins peut être rejeté dans le milieu naturel.
En quoi consistent les travaux ?
Recueillir les eaux de ruissellement
Les travaux impliquent de reprendre l’ensemble du réseau de collecte des eaux qui longe l’autoroute, mais aussi ses bretelles d’entrées et de sorties. Des caniveaux à fente seront créés. Ils seront reliés à des bassins.
Ces bassins à ciel ouvert sont dimensionnés pour recevoir un volume d’eau suffisant, notamment en cas de crue importante. Ils sont équipés de vannes pour fermer les bassins et piéger les polluants.
Il s’agit aussi d’équiper nos bretelles d’entrées et de sortie de glissières anti-renversement en béton qui empêcheront un camion de se reverser en dehors de la chaussée, pour que les effluents pollués qui seraient déversés restent sur la chaussée et son réseau de collecte pour être traité ultérieurement.
En savoir plus sur la protection des captages :
Ces travaux ont fait l’objet de découpages précis pour limiter la gêne des conducteurs mais permettre aussi aux équipes de travailler en toute sécurité.
Du fait des enjeux environnementaux (proximité du captage et de l’Arve), ces travaux sont encadrés par un coordonnateur environnemental. Par exemple, en parallèle à la construction des caniveaux, il faut créer dans le même temps les bassins pour que l’eau soit bien récupérée dès que le caniveau est opérationnel.
Lors des travaux en terre-plein central, des vannes guillotines seront installées dans les deux regards avals concernés. Ces travaux sont menés par deux groupements d’entreprises : un pour la construction des bassins et un pour la construction des caniveaux et glissières béton. Ces entreprises prennent également des dispositions pour limiter les risques de rejets dans l’Arve (pollution accidentelle, laitance, fines, etc.).
Comment fonctionne un bassin ?
Source : ATMB et Radio Mont Blanc
Protéger le milieu naturel
La mission d’un bassin est de recueillir les eaux de ruissellement des chaussées. L’eau stagne dans les bassins et suit un processus de décantation. Les particules moins denses que l’eau (huiles et hydrocarbures) rejoignent la surface, tandis que les particules plus denses (métaux, minéraux) se déposent au fond.
L’eau suit un parcours dans le bassin qui la débarrasse des huiles et des boues. Une partie du bassin sert à retenir les huiles qui flottent en surface. Les boues qui se déposent au fond sont récupérées en fond de bassin.
En sortie de bassin, l’eau est propre et peut ainsi être reversée dans le milieu naturel, c’est-à-dire l’Arve sur le secteur de Cluses. Les eaux de surface et les boues au fond du bassin quant à elles sont récupérées par des entreprises spécialisées qui les traiteront par la suite.
En cas de pollution accidentelle, il devient indispensable de fermer le bassin grâce à des vannes pour piéger le polluant.
En cas de crue, les bassins permettent de contenir l’eau qui arrive en masse et limiter une possible inondation. Les vannes permettent de réguler le flux dans le bassin pour qu’elle prenne le temps de décanter et ne ressorte pas tout de suite dans le milieu naturel sans avoir été traitée.
Ce programme de protection représente un investissement de 5,6 millions d’euros. Il s’inscrit dans le carnet de route environnemental des équipes d’ATMB qui veulent améliorer leur action et protéger la ressource en eau.
Retrouvez le programme de protection sur 5 ans sur la page dédiée.
Écoutez…
Carole DAGUET
Chef de Projet Investissements
ATMB
Zoom sur : la Renouée du Japon
Les solutions écologiques pour l’extraire
La Renouée du Japon est présente tout le long du réseau ATMB. C’est une plante invasive de 2 à 3 mètres de haut qui détruit les cours d’eau et les fleurs locales. Elle a la particularité d’être très volatile.
Plusieurs foyers de Renouée sont concernés par la zone de chantier. Il ne faut pas que nos interventions viennent accentuer sa dispersion. Aussi, un procédé innovant a été mis en place à Cluses.
À Cluses, nous avons fait appel à la société Rhizomex® qui est venue creuser à 1 mètre de profondeur les zones ou de la Renoué était présente, pour extraire sur place toutes les terres qui contenaient le rhizome de la plante. Les terres ont été tamisées, triées manuellement et mécaniquement pour enlever le rhizome et les terres propres ont été remises en place pour les nouvelles plantations locales.
Le rhizome récupéré a été traité par Rhizomex®, en lien avec le laboratoire de l’Université Savoie Mont-Blanc. L’entreprise revalorise les rhizomes et en extrait, grâce à un procédé innovant, un actif naturel utilisé dans le milieu de la cosmétique ou de la nutraceutique.
Ces eaux qui ruissellent au sol ou à travers celui-ci entrainent avec elles tous les produits polluant que l’on peut trouver dans la zone : engrais, hydrocarbures, métaux lourds, pesticides, etc.
Il est donc essentiel de protéger cette zone de toute atteinte, infiltration ou pollution accidentelle.
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